Le Vignoble
Gaillac est sans nul doute le vignoble le plus ancien du sud-ouest, comme en attestent de nombreuses découvertes archéologiques. On daterait l’arrivée de la vigne, du vin et de son commerce grâce à de nombreuses amphores de stockage et de transport retrouvées dans la région : importée par les Romains lors de la première conquête de la Gaule au IIème siècle avant notre ère, la culture de la vigne a tôt fait l’objet d’un déploiement économique. Une situation géographique privilégiée en ce qui concerne les voies de communications, navigables et terrestres. Ralliant Gaillac jusqu’à Bordeaux et Lyon sans grande difficulté, elles ont contribué à une implantation forte de la vigne dans la région. Sans oublier les nombreux terroirs qui dessinent le territoire, qui offrent la possibilité de développer une gamme de vins très complète et variée. |
Terroirs et Vins
Situé à la limite orientale du Bassin Aquitain, le vignoble de Gaillac bénéficie d’un microclimat caractérisé par la douceur océanique, peu de précipitations en été et en automne et un vent d’autan qui assèche favorablement les vignobles. Il s’étend sur environ 10.000 ha répartis sur 73 communes dont 3.300 ha en AOC, et entre une centaine de propriétés et deux coopératives, sur les deux rives du Tarn. La grande diversité des terroirs permet également de produire de nombreuses cuvées en AOC : du rouge (51%) au blanc (39%) en passant par les rosés (10%), et du primeur aux vendanges tardives et perlé ! Il existe même un vin de voile ainsi qu’une AOC très locale et qualitative, « Gaillac Premières Côtes » , pour un blanc moelleux. D’ailleurs, c’est en 1938 que les blancs ont obtenu leur AOC alors qu’il aura fallu attendre 1970 pour être attribuée aux rouges et rosés. C’est cette diversité qui fait l’originalité du vignoble, si propice à la quête de cépages locaux et identitaires. |
Des Cépages Ancestraux
Ce rapport privilégié aux cépages autochtones permet de préserver leur singularité et de renforcer la typicité de l’appellation. La mise en avant de ces cépages offre une diversité rare de produits d’une grande qualité : le travail de différentes générations de vignerons, de pratiques et de coutumes originales, ont donné au vignoble cette identité forte. Pour aller encore plus loin, le cahier des charges des vins de Gaillac en a même été modifié en 2017. Désormais, la proportion des cépages secondaires tels le cabernet franc, cabernet sauvignon, gamay et merlot pour la fabrication des rouges est passé à 30% au lieu de 50%. Le prunelart (cépage typique) a rejoint duras, braucol et syrah au rang des cépages principaux. Il est de plus désormais possible d’en faire des cuvées en monocépage, comme avec le duras et le braucol. Ces cépages valorisent la richesse des trois terroirs différents qui parcourent l’appellation : au sud, des vignes en terrasses qui recouvrent des plaines alluviales, au nord un plateau calcaire alors qu’au centre nous retrouvons des coteaux aux sols argilo-calcaires. Braucol pour les rouges, mauzac et loin de l’œil pour les blancs restent des références pour l’AOC Gaillac. Ainsi, les cépages principaux utilisés pour les AOC et IGP se répartissent comme suit : pour les rouges, Braucol à 22%, le Duras et la Syrah aux alentours de 17% ; pour les blancs, Mauzac à 31%, Loin de l’œil à 30% et Sauvignon à 22%. Ce dernier est utilisé en complément des cépages traditionnels. |
… Pour des Vins Typiques
Les rouges reflétant le plus la typicité du terroir de Gaillac ont un nez puissant, sont chaleureux et charpentés, d’un beau rubis foncé. Ils développent une palette très riche d’arômes, très portée sur le fruit, aux tanins ronds et épicés. Concernant les primeurs, ils sont souples, gouleyants, ronds et fruités. Le braucol se caractérise par ses arômes de fruits noirs et de poivron, le duras par son côté vif et épicé, quand le prunelart offre en bouche prune et eau de vie. Enfin, la syrah s’épanouit sur les sols gaillacois sur des notes épicées de réglisse et de violette. Pour ce qui est des blancs caractéristiques du gaillacois, les secs sont vifs mais peu acides, nuancés d’agrumes et de fleurs blanches, à la robe dorée. Les vins perlés, or pâle, sont très frais, avec leur picotement typique de fines bulles. Au nez, des parfums bien typés de pêche blanche, pomme mûre, poire, floraux et minéraux. Vinifié en doux ou liquoreux, qui sont riches et suaves, les blancs donnent des notes de coing, de fruits secs ou miellés. Le mauzac offre des arômes de pomme, le loin de l’œil se caractérise par les fruits exotiques, et l’ondenc par son élégance. Enfin, Gaillac c’est aussi des Rosés, pour souvent à la robe saumonée dont ressortent des arômes de fruits rouges et de bonbons anglais. Ils sont légers et faciles à boire. Les cépages principalement utilisés à son élaboration sont le braucol, le duras et la syrah. |
Un Renouveau Ancestral
Au vu du potentiel des terroirs du Gaillacois et des cépages endémiques qui le peuplent, les vignerons se sont replongés dans leur patrimoine afin de renforcer l’identité et la typicité du vignoble. Une tendance qui s’est accrue depuis quelques années, tout comme la conduite en bio qui compte pour 16% du vignoble aujourd’hui. Impossible alors de ne pas évoquer le domaine Plageoles, qui a été l’un des premiers à opérer un retour aux sources du terroir gaillacois. |